Formation professionnelle : quelles solutions face à l’urgence ?

Matinale de la formation professionnelle, en partenariat avec PSC

le 02/05/2018 par Bazin Groupe-PSC

Quels sont les leviers d’une stratégie de formation porteuse pour l’emploi et la compétitivité ? A l’aube de la Réforme de la Formation Professionnelle, cette question au cœur des enjeux économiques actuels a constitué le fil rouge de la première Matinale de la Formation Professionnelle, organisée le 4 avril à la Maison de la Chimie de Paris, en partenariat avec PSC (Pro Services Consulting) et Didaxis. Retour sur une journée qui, outre poser les enjeux de la réforme, a été riche en solutions concrètes.

« La formation professionnelle, telle qu’elle a été conçue en 1971, à une époque de plein-emploi, mérite d’être totalement repensée, malgré les craintes ou les réticences que cela inspire (…). Nous devons rendre nos formations plus agiles, plus accessibles, plus transparentes et plus efficaces. (…) Nous devons rendre [nos concitoyens] acteurs de leur formation car ils sont les mieux à même de connaître leurs appétences et leurs envies » Le ton est donné. En ouverture de la première Matinale de la Formation Professionnelle, le 4 avril à la Maison de la Chimie de Paris, Christophe Castaner, Secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, a insisté sur l’urgence dans laquelle s’inscrit la Réforme, dont les détails ont été présentés le 5 mars par Muriel Pénicaud, Ministre du Travail.

  

Provoquer un « Big Bang »

 

Parmi les plus importantes mesures du texte que la Ministre a elle-même qualifié de « Big Bang » : une plus grande valorisation de l’apprentissage, le passage du CPF en euro, le renforcement des droits à la formation des personnes les moins qualifiées, la co-construction des référentiels de formation par les branches professionnelles et l’Education nationale, et le recentrage des missions des Opca vers le conseil et l’accompagnement des entreprises dans l’élaboration des plans de formation. « Pour lutter contre le chômage de masse de notre pays, qui compte un million de jeunes sans qualification et un million de demandeurs d’emploi de faible qualification, le plan d’investissement dans les compétences permettra de former les personnes les plus éloignées de l’emploi », a rappelé Thierry Michels, député du Bas-Rhin, membre du groupe de travail partisan sur la formation professionnelle et référent de la Commission des Affaires sociales auprès de l’Afpa.

 

… pour conduire l’économie et l’emploi dans l’ère digitale…

 

En tête des enjeux de la Réforme : le passage réussi de la France à l’ère numérique. Un cap nécessaire pour les entreprises, quels que soient leur taille et leur secteur, qui suppose une évolution des compétences, celle-ci n’allant pas sans la sauvegarde des emplois : « Dans le contexte d’automatisation actuel, 10 % des emplois présentent une grande vulnérabilité et 50 % devraient se transformer totalement dans les quinze prochaines années. (…) Ces transformations concernent toute la population : à la fois les personnes dans l’emploi, et celles qui en sont les plus éloignées (jeunes, seniors, femmes, personnes en situation de handicap) », a averti Christophe Castener.

 

… en s’appuyant sur une coopération renforcée entre les acteurs…

 

Dans ce monde économique en perpétuelle mutation, « la formation ne doit plus correspondre à un emploi strictement défini, mais à une compétence permettant à chacun d’évoluer tout au long de sa carrière. L’évolution du CPF découle de cette idée. (…) », a insisté Sylvain Maillard, Député de Paris et Membre de la Commission des Affaires Sociales. Pour lui, la réussite de la mise en place de la Réforme repose sur une réelle implication de tous les acteurs économiques, qui auront pour mission de faire vivre les outils, de les développer et d’innover pour la formation et l’emploi : « Nous attendons beaucoup des branches et des entreprises pour mener ce travail d’anticipation et faire monter leurs salariés en compétence. En tant que parlementaires, nous avons aussi pour responsabilité d’anticiper ces évolutions en validant plus rapidement certaines formations. Nous resterons donc à l’écoute des professionnels durant toute la mandature pour adapter le système à l’épreuve de la réalité et pour rendre les financements plus fluides. Mais j’insiste sur le fait que nous aurons besoin des acteurs de terrain dans cet objectif ». 

  

En écho, Florence Poivey présidente Fédération de la plasturgie, présidente de la commission Formation et membre Conseil exécutif Medef, a souligné que « les branches et les territoires devront impérativement renforcer leur expertise et leur maîtrise des besoins, à la fois en qualité de compétences et de métiers, mais aussi en quantité (…). Nos instances paritaires, généralement des CPNE, devraient sérieusement devenir des leviers politiques de formation, d’évolution et d’anticipation des nouveaux métiers dans les branches ». Elle a également émis la proposition de « sortir de [la] logique de silo et de branche, qui isole les différents acteurs par méconnaissance réciproque des données de chacun. Les partenaires sociaux doivent assumer la mise au collectif de toutes les données pour que nous assurions ensuite une diffusion pertinente jusque dans chaque entreprise et jusqu’à chaque salarié, selon l’idée que la formation est un pas dans un parcours professionnel, et que les salariés doivent avoir à leur disposition des informations pertinentes ».

 

Un fonctionnement que Pôle emploi s’efforce déjà de faire sien, générant une émulation entre les acteurs autour de projets visant notamment à avoir et diffuser une vision prospective des besoins. Audrey Pérocheau, directrice du programme Formation à la direction générale de Pôle emploi, explique : « Pôle emploi s’inscrit dans une démarche de complémentarité et de partenariat (…). Pour mieux connaître et anticiper les besoins de compétences et les métiers dans les bassins d’emploi, nous proposons depuis la fin d’année 2017 l’outil Forma’Diagsur le site pole-emploi.org qui, pour la première fois, transmet des informations sur le taux de retour à l’emploi des formations dans chaque bassin d’emploi, et les besoins de recrutements à un an à partir de plusieurs études, et à cinq ans à partir des éléments prospectifs de la Dares. Nous partageons cet outil avec les Opca, et discutons avec un certain nombre d’entre eux pour créer des synergies et agréger diverses données dans l’objectif de donner aux décideurs des achats de formation la vision la plus globale possible des besoins de formation à court terme des chefs d’entreprise. » Claude Seibel, ancien directeur de la Dares, et ancien président du groupe Prospective des métiers et qualifications, précise : « Le Conseil d’orientation de l’emploi vient de publier trois rapports qui expliquent, métier par métier, les tâches prochainement automatisées. Ils donnent des pistes à tous les organismes de formation. »

 

… et une innovation efficace…

 

En parallèle émergent de toutes parts de nouveaux dispositifs, pour traduire les besoins actuels et futurs des entreprises en solutions de formation et de recrutement à court et à plus long termes. A l’image du projet « Proch’emploi », expérimenté dans les Hauts-de-France, en partenariat avec Pôle emploi. Catherine Fournier,sénatrice du Pas-de-Calais, rapporteure sur l’apprentissage et la formation professionnelle, explique : « Cette plateforme a pour vocation de porter deux mesures : le Pass emploi et le Pass formation. Le Pass formation est destiné aux personnes en recherche d’emploi ou ayant un projet d’entreprise. Sous la forme d’un chèque, nous leur permettons d’accéder rapidement à une formation correspondant à des emplois tendus ou effectifs dans le territoire, ou à une formation s’inscrivant dans un projet de création d’entreprise. Le Pass formation vient donc en complément des aides de l’État, et se voit couronné de succès puisqu’il atteint un taux de 77 % de reprise d’emploi, contre 30 % au niveau national. Le deuxième volet de notre dispositif est le Pass emploi au service des entreprises. L’entreprise voulant embaucher passe une convention avec la Région et peut ensuite effectuer elle-même une formation en bénéficiant de subventions si c’est un CDI à la clé. Le Pass emploi et le Pass formation coûtent 2 600 euros à la Région par bénéficiaire. »

 

Reste que les populations les moins qualifiées – dont notamment les décrocheurs – qui auraient le plus besoin de formations ont paradoxalement moins accès à l’information et aux dispositifs, cela en dépit des efforts de Pôle emploi, engagé à « faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin ».

D’où l’idée d’un « droit à la deuxième chance » expérimenté dans le cadre de la Chaire Transition Démographique Transition Economique, à laquelle appartient Nathalie Chusseau, professeure d’économie à l’Université de Lille : « Pour [les décrocheurs], dont la population augmente de 130 000 et 140 000 jeunes par an, nous avons inventé une sorte de droit de tirage de la formation professionnelle sous la forme d’un droit à une deuxième chance, qui figurera sur le compte personnel d’activité. Chacun pourrait ainsi, au cours de sa vie active, accéder à une formation qualifiante d’une durée comprise entre quatre mois et un an. Puis, nous avons examiné les impacts macro-économiques d’une telle mesure en termes de production. Les retombées sont très prometteuses. Un accès de six mois à une formation qualifiante augmente la production d’un peu plus de 3 %, tandis qu’un accès à une formation de un an augmente la production d’un peu plus de 4 %. Il est donc fondamental de proposer des dispositifs de formation professionnelle intégrant les différents partenaires. »

 

… en faveur d’une flexisécurité pertinente

 

Nathalie Chusseau souligne néanmoins que « les chefs d’entreprise connaissent pertinemment leurs besoins à court terme, mais peine à les déterminer à long terme… » Dans ce contexte, la recherche d’innovations qui allieraient durablement sécurisation des parcours et solutions RH flexibles pour l’entreprise, représente un enjeu économique majeur.

 

Ce à quoi, Philippe Bazin, président fondateur de PSC (Pro Services Consulting) et créateur du Synattep (Syndicat des Entreprises de travail à temps partagé), répond depuis 2011 par le CDI PSC . « Nous embauchons uniquement des demandeurs d’emploi, des personnes en situation de handicap, des jeunes et des seniors : des personnes qui, de par la faiblesse de leurs compétences ou de leurs qualifications, n’ont pas accès à l’emploi durable. Nous les recrutons en CDI avec des garanties collectives importantes, puis les mettons à l’emploi auprès de nos entreprises partenaires pendant plusieurs années – jusqu’à 5 ans. Comme l’employabilité se renforce dans le temps, nous favorisons pour ces personnes des missions de longue durée comprenant de nombreuses formations de base (maîtrise du français, capacité à se présenter en entretien d’embauche). Les formations réalisées avec nos partenaires clients sont généralement qualifiantes, débouchant sur des CQP de 120 ou de 240 heures, et nous doublons les heures du CPF. En six ans, PSC a mis à l’emploi plus de 1200 personnes ; 80 % d’entre elles avaient un profil d’ouvrier ou de manutentionnaire d’industrie. Comme il est beaucoup plus difficile d’organiser la formation d’opérateurs de production que de personnels de bureaux, dont le travail peut être réparti sur les autres collaborateurs, nous avons instauré une solution innovante : nous constituons des équipes polyvalentes en production pour remplacer nos salariés envoyés en formation, ce qui permet de pallier les absences sans dommage pour l’entreprise. Au bilan : 70% de nos salariés sont embauchés par nos clients au terme des années de mise à disposition ».  

 

Cette innovation, qui répond autant aux besoins structurels des entreprises qu’à la nécessité de sécuriser les parcours professionnels, est aujourd’hui déployée à grande échelle par les membres engagés au sein du Synattep : « Nous poursuivons l’objectif de remettre à l’emploi 200 000 ou 300 000 personnes très rapidement, avec des formations prises en charge par nos entreprises et nos partenaires clients. Cette solution permettrait vraiment de réduire une partie du chômage de masse », a souligné Philippe Bazin.

 

 

ILS ONT DIT

 

Catherine Fabre, députée de la Gironde, membre de la commission des Affaires sociales et rapporteure sur la formation professionnelle et l’apprentissage : « Quel que soit le niveau de formation considéré, l’apprentissage et les formations en alternance, de manière générale, obtiennent toujours de meilleurs résultats en matière d’insertion professionnelle que les autres formations. (…) Nous devons donc rebâtir un système d’orientation plus équilibré entre la filière professionnelle et la filière générale - plus lisible et plus disponible pour les jeunes et leurs parents (…) La réforme veillera à encourager au maximum la simplification des procédures d’embauche des apprentis pour les maîtres d’apprentissage (…). Il nous faudra aussi accompagner les maîtres d’apprentissage. (…) Par ailleurs, les métiers n’ont pas à être placés en concurrence. C’est la raison pour laquelle le projet de loi prévoit que les CFA pourront ouvrir sans autorisation. Si une branche repère un besoin dans un métier innovant ou dans de nouvelles compétences, elle doit pouvoir instaurer cette nouvelle formation sans autorisation de la Région. Notre but est vraiment d’assouplir l’implantation des formations pour qu’elles se créent avec autant de places que de besoins, et autant de contrats qu’elles en trouvent ».

 

 

Fadila Khattabi, députée de Côte-d’Or, membre de la commission des Affaires sociales : « Nous devons insister sur l’espoir d’une promotion sociale par l’apprentissage (…). Nous sommes confrontés à une urgence économique pour répondre à la demande des entreprises qui connaissent des problèmes de recrutement (industrie). Nous connaissons une urgence sociale au vu du taux de chômage des jeunes de l’ordre de 30 % ou 40 % dans certains quartiers sensibles, où se conjuguent un manque d’entreprises et des problèmes de discrimination (…). Les formations doivent s’adapter aux besoins des territoires. Il me paraît indispensable de territorialiser les politiques publiques dans ce domaine. Il faut aussi plus de simplification, de lisibilité et de réactivité. En ce sens, je salue l’initiative de la ministre, qui veut que les jeunes puissent signer un contrat toute l’année. Mais cela suppose de la réactivité par rapport aux sessions de formation, et sans doute, une nouvelle organisation (…) »

 

Stéphane Viry, député des Vosges, membre de la commission des Affaires sociales : « La France a signé des protocoles européens qui l’engagent à viser le plein-emploi, ce qui exige de placer chacun dans une situation d’employabilité, notamment, ceux qui sont les plus durablement éloignés de l’emploi. L’apprentissage peut y participer, mais il ne faut sans doute pas concevoir ce défi national uniquement sous ce prisme. D’autres sujets méritent d’être étudiés. (…) Je vérifierai que le projet de loi envisage un rapprochement de l’IAE et de l’apprentissage qui, tous deux, répondent à l’enjeu de faire monter en compétence des personnes en situation professionnelle. »

 

Bernard Stalter, président de l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat APCMA : « Actuellement, nous dénombrons 700 000 emplois non pourvus dans l’artisanat. La réforme de l’apprentissage est donc urgente, mais restera sans effet tant que notre culture n’évoluera pas. (…) Il serait judicieux de mettre en valeur le fait que 85 % des jeunes passés par l’apprentissage trouvent un emploi rapidement, et que 50 % des chefs d’entreprise sont passés par l’apprentissage. Les questions d’organisation sont à traiter entre acteurs du secteur, mais le grand public, lui, doit être informé de ces belles perspectives d’avenir. (…) Le projet de loi prévoit déjà d’autoriser l’apprentissage jusqu’à l’âge de 30 ans. Si cette mesure est couronnée de succès, nous pourrons réfléchir plus tard à l’extension de la limite d’âge (…) Je remercie Pôle emploi de son travail. Branche par branche, nous pourrions dresser un état des lieux des besoins de main-d’œuvre et des manques de compétence des demandeurs d’emploi pour les rendre employables dans les entreprises, et afin d’évaluer le coût du financement de leurs éventuelles formations. En effet, certains demandeurs d’emploi possèdent déjà presque toutes les compétences requises, mais d’autres veulent se diriger vers des métiers totalement différents de leur formation initiale. Les reconversions professionnelles sont en plein essor (…). La formation professionnelle leur permet déjà de se reconvertir, mais le projet de loi offre aussi la possibilité de suivre un apprentissage de six à vingt-quatre mois. Je crois que nous devons explorer toutes les pistes à même de développer l’apprentissage et la formation professionnelle. »

 

Moussa Camara, président fondateur de l’association Les Déterminés : « Notre travail consiste avant tout à valoriser les jeunes et à leur redonner confiance. Pour notre part, nous avons centré notre action sur l’entrepreneuriat parce que cette voie correspond vraiment au désir de nombreux jeunes. Nous sélectionnons donc des jeunes, non en fonction de leur niveau d’étude ou de leurs compétences, mais uniquement selon leur envie et leur motivation. Nous nous intéressons avant tout à la personne. Ensuite, nous leur apportons des outils et des connaissances de l’écosystème entrepreneurial. En trois ans, nous avons accompagné plus de 100 personnes, et plus de 40 d’entre elles ont créé leur entreprise dans différents secteurs. Nous sommes aussi parvenus à remettre certains jeunes dans l’emploi ou en formation. Toutes ces réussites suscitent enfin, dans leur entourage, une envie d’entreprendre ou de se former ».

  

Yvan Ricordeau, secrétaire confédéral chargé de la formation professionnelle et l’apprentissage à la CFDT : « Le futur projet de loi prévoit de fixer le niveau horaire maximum de tous les apprentis mineurs à 40 heures. Cela nous dérange, puisque nous savons que les salariés adultes ont déjà des difficultés à cumuler leur formation et leur emploi. Imposer un tel exercice à des jeunes de 16 ou 17 ans risque donc de s’avérer encore plus redoutable et contre-productif dans l’objectif de valoriser l’apprentissage. Laissons plutôt les branches professionnelles régler ces problèmes (…). Il faudrait [par ailleurs] instaurer une passerelle plus facile à franchir entre l’apprentissage et la voie professionnelle ».

 

Béatrice Angrand, secrétaire général de l’Office franco-allemand pour la jeunesse (Ofaj) : « L’Allemand Thomas Buberl, directeur mondial d’Axa, a déclaré récemment dans un cercle franco-allemand, « pour être innovant, il ne faut pas copier le système allemand de l’Ausbildung, c’est un modèle ancien ». Il semblerait, dès lors, plus judicieux de rapprocher les systèmes européens dans l’objectif de créer un marché du travail partagé et de faciliter les passerelles. Nos jeunes, qui disposeraient alors d’une formation solide et de la maîtrise de plusieurs langues, deviendraient alors citoyens européens. Cette ambition passe vraiment par le rapprochement des entreprises et des formations professionnelles, mais exige encore un grand travail de la part de tous. »

 

Matthieu Guillemin, directeur exécutif et affaires publiques de Didaxis : « Nous avons trop tendance, de manière habituelle, à traiter l’apprentissage avec mépris ou à en avoir une vision biaisée. Ce qui ne facilite pas son développement, ni l’envie pour les jeunes de se lancer dans cette voie. Certaines pistes, très terre à terre, seraient pourtant utiles à conforter ou à mettre en œuvre. La première, c’est de rappeler aux jeunes, à leurs parents mais aussi au corps enseignant que l’apprentissage ne se limite pas aux prestations manuelles, mais touche aussi les prestations intellectuelles. On peut être ingénieur en passant par l’apprentissage. La seconde, c’est d’arrêter d’installer des CFA en périphérie des villes. Il faut les intégrer à proximité d’écoles de commerce ou de facultés pour illustrer le fait que les apprentis sont des étudiants comme les autres. A titre d’exemple, saluons la réussite du Campus de Ker Lann, en Bretagne, qui allie en un même lieu des écoles de « prestige » à une faculté des métiers. Multiplions ce type d’initiative sur l’ensemble du territoire national ».

 

Maxime Dumont, secrétaire confédéral chargé de la formation professionnelle, CFTC : « La réforme de la formation professionnelle est nécessaire. Pour notre part, nous avons proposé une réforme profonde avec de réelles modifications, y compris sur la gouvernance. Nous avons réformé le Copanef et le FPSPP qui géraient une partie du 1,7 milliard d’euros dédié à la formation professionnelle. Nous les avons rassemblés en une seule structure et avons aussi émis des propositions de réforme des Opca et des Fongecif ».

 

Philippe Steck, CFADS : « La start-up Futurness oriente les jeunes très tôt en rencontrant non seulement les jeunes, mais aussi leurs parents pour ne pas laisser le jeune décider tout seul de son avenir. Elle obtient des résultats tout à fait satisfaisants en mettant en valeur la notion de parentalité positive, qui est à encourager dans notre système ».

Photo : @François Daburon / Rivington.fr  

Programme complet

(Afin d'alléger le texte, et vous garantir un meilleur confort de lecture, le masculin est utilisé pour désigner les salariés, les hommes comme les femmes)